Communiqué Robin des Toits : loi Montagne

Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur ,
La loi Montagne sera à l’ordre du jour du Sénat la semaine prochaine. Plusieurs députées et députés ont profité de l’examen de ce texte à l’Assemblée Nationale, pour introduire des amendements visant à vider la loi n° 2015-136 dite Abeille, du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques de toute sa partie « concertation ».

Au chapitre de la transparence, l’installation d’antennes-relais devait faire l’objet d’une information préalable des maires et des présidents de structures intercommunales. Et ceux-ci pouvaient à leur tour – mais sans obligation – organiser une concertation avec les habitants grâce à cette loi, la première en France à instituer une démarche de précaution face aux risques sanitaires potentiels des radiofréquences.

Je vous appelle à ne pas voter ces cavaliers législatifs et à adopter l’amendement de suppression que le gouvernement devrait proposer pour préserver la transparence et la démocratie de la loi du 9 février 2015 au moment où nos concitoyennes et concitoyens demandent à être associés aux décisions les concernant – il s’agit en l’espèce de santé publique.

Il faut aussi rappeler le contexte: pour l’Organisation Mondiale de la Santé les radiofréquences sont des cancérogènes possibles. Et les compagnies d’assurance sont tellement persuadées de la nocivité de ces ondes que comme elles l’avaient naguère fait pour l’amiante, elles refusent de couvrir les risques sanitaires liés à l’exposition aux radiofréquences.
Comptant sur votre action pour empêcher un vrai recul démocratique qui donnerait une image déplorable de la politique, veuillez agréer, Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, l’expression de ma parfaite considération.
Etienne Cendrier
Porte-Parole national

Adoptée le 9 février 2015, la loi relative à la sobriété, la transparence, l’information et la concertation en matière d’ondes électromagnétiques se voit enfin dotée de deux de ses textes d’application.

1- Le décret N°2016-1211 du 9 septembre 2016, pris en application de l’article L.34-9-1 du code des postes et des communications électroniques, fixe des délais contraints pour la mise en place de la concertation. Ainsi, le maire dispose de seulement huit jours à compter de la réception du dossier d’information relatif à la nouvelle antenne pour demander à l’opérateur une simulation de l’exposition induite par ce nouvel équipement, et est tenu de mettre à disposition de la population ces documents (dossier d’information puis résultats de cette simulation) sous dix jours à compter de leur réception. S’il le souhaite, et selon des modalités laissées à sa discrétion, le maire peut recueillir les observations formulées par la population, et ce pendant trois semaines.
Ce décret précise également la composition et le fonctionnement du comité national de dialogue de l’Agence nationale des fréquences, dont la création avait été prévue par la loi Abeille. Outre les ministères de tutelle, des parlementaires et des représentants d’associations d’élus, des acteurs économiques et des associations agréées de protection de l’environnement, de défense des consommateurs, et d’usagers du système de santé, y siègeront. Ce comité de dialogue se réunira au moins deux fois par an, sur convocation de son président, un parlementaire qui sera désigné par arrêté conjoint des ministères concernés ; son secrétariat sera assuré par l’ANFR.

=> Décret n° 2016-1211 du 9 septembre 2016 relatif à l’information locale en matière d’exposition du public aux champs électromagnétiques et au comité national de dialogue de l’Agence nationale des fréquences
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4C399383624566F58D7DFB2DFE27C2B5.tpdila14v_3?cidTexte=JORFTEXT000033105888&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000033105856

2- Le décret N°2016-1106 du 11 août 2016 précise quant à lui les contours de l’instance de concertation départementale. Celle-ci peut être activée à l’initiative du Préfet ou sur demande d’un maire ou d’un président d’E.P.C.I. ; y seront représentés, à parts égales, les collectivités et opérateurs concernés, l’ANFR, l’Agence Régionale de Santé, des associations, et les services déconcentrés de l’Etat, tous nommés par le Préfet. Sa mission sera de « faciliter la résolution amiable d’un différend relatif relatif aux installations radioélectriques existantes ou projetées », en s’appuyant sur tous les éléments d’information générale ou contextuelle à sa disposition.

Toute nouvelle installation, ou modification substantielle d’une installation existante, soumise à avis ou accord de l’Agence nationale des fréquences, est concernée. Les maires, fréquemment sollicités pour arbitrer des situations conflictuelles, peuvent désormais s’appuyer sur un cadre clarifié, à défaut de disposer de moyens d’actions significativement étendus.

=> Décret n° 2016-1106 du 11 août 2016 relatif à la composition et aux modalités de fonctionnement de l’instance de concertation départementale mentionnée au E du II de l’article L. 34-9-1 du code des postes et des communications électroniques

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